Lagny-sur-Marne ► [Vidéo] Galette des rois : la boulangerie Alagny n’a pas augmenté ses prix malgré la crise

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L’artisan boulanger, Whadi Lakhrem, a fait le choix de rogner sur ses marges pour ne pas augmenter ses tarifs de vente malgré la crise. Lundi 16 janvier, il a expliqué sa politique de maintien des prix de la galette des rois. 


 

Whadi Lakhrem porte bien son nom : il est artisan boulanger et bien que victime, comme ses confrères, de la hausse des matières premières et des prix en raison de la crise de l’énergie, il a relevé le défi de ne pas augmenter le prix de ses galettes des rois qui ne se mangent pas qu’à l’Epiphanie, le 6 janvier, mais tout au long du mois.

Les clients de Whadi connaissent bien Alagny, la boulangerie située en face de l’ancien hôpital. Comme chaque année, ils sont venus acheter la traditionnelle galette des rois pour la partager en famille ou entre amis. Tous ont remarqué qu’elle affichait le même prix que l’an dernier, soit 23,50 euros pour une « six parts », avec en prime cette année, une bouteille de cidre offerte.

Crème d’amande, crème pâtissière :
la « vraie frangipane »

L’artisan souhaite continuer à fournir à sa clientèle un produit de qualité, dans un contexte difficile pour tous : « Nous avons fait le choix de réduire les marges de notre entreprise pour que les gens en difficulté puissent goûter de la vraie galette des rois. C’est un pari pour qu’ils n’aillent pas voir du côté des boulangeries industrielles où tout se fait à la chaîne. » Whadi Lakhrem explique : « La vraie frangipane se prépare avec de la crème d’amande et de la crème pâtissière, sans adjonction d’arômes artificiels. Il suffit de goûter pour sentir tout de suite la différence. » La version industrielle de la galette des rois n’est ni fabriquée à la main ni avec des produits frais et de qualité supérieure, elle utilise des ingrédients de moindre qualité, par conséquent moins chers.

Une concurrence féroce

Pour lutter contre la concurrence des boulangeries industrielles et à l’heure où nombre de petits commerces ferment, Whadi préfère une gestion presque familiale. Avec neuf salariés expérimentés et passionnés, la boulangerie artisanale a su se faire une réputation de qualité grâce à son savoir-faire. L’artisan boulanger précise : « Nous rémunérons nos salariés en fonction de leurs compétences alors que les boulangeries industrielles ne reconnaissent pas le savoir-faire de leurs employés. Elles parviennent à obtenir des coûts inférieurs à ceux des vrais artisans en sacrifiant la qualité. Pour moi, il est impossible de prendre le risque de perdre de la clientèle. Nous travaillons dans un climat de confiance, indispensable pour la réussite de l’entreprise. Tous nos clients habitent à Lagny. Nous avons fait le pari de la proximité, comme de nombreux autres petits commerçants. » La qualité et le juste prix sont les meilleurs arguments du boulanger pour conserver sa clientèle. 

Des aides de l’Etat qui tardent

L’artisan est également confronté à un autre défi : l’attente des aides annoncées par l’Etat. Il raconte : « J’ai constitué un dossier avec mon comptable mais je n’ai pas encore de réponse et je ne suis même pas certain d’être concerné par le dispositif. » Il espère que les pouvoirs publics reconnaîtront son travail et apporteront les soutiens nécessaires qui permettront de pérenniser son activité.

D’une manière générale, le prix des galettes peut varier de plusieurs euros d’une boulangerie à l’autre, et dans différentes villes, allant de 18 à 25 euros pour une galette pour six personnes. Dans le jungle des prix, les clients n’ont pas toujours l’assurance de la méthode de fabrication des galettes, industrielles ou artisanales.