Crécy-la-Chapelle ► [Vidéo] Le maire a perdu ses délégations mais « ne démissionnera pas » 

© Magjournal 77

Bernard Carouge, le maire de Crécy-la-Chapelle, n’a pas l’intention de démissionner. Pourtant, son opposition devenue majoritaire au conseil municipal, a voté le retrait de ses délégations, vendredi 10 juin. D’autre part, une grande partie des sujets qu’il avait mis à l’ordre du jour a été rejetée.

Le maire a été sérieusement mis en difficulté, vendredi, lors de la séance du conseil municipal puisqu’une majorité des élus, seize contre onze, a d’une part approuvé le retrait de ses délégations et la baisse de ses indemnités, et d’autre part rejeté une grande partie des textes qu’il avait mis à l’ordre du jour, en particulier, des demandes de subventions. 

Malgré le désaveu, Bernard Carouge refuse de remettre en jeu son mandat. Il déclare : « Les délégations qui m’ont été enlevées étaient pour faciliter la gestion quotidienne de la mairie. J’ai été élu par les Créçois. Si on doit changer de maire, ce sera à eux de décider et pas à une coalition de ceux qui ne s’entendaient pas à une époque. » 

Neuf élus de la majorité, dont la première adjointe, Christine Autenzio, ont formé avec l’opposition un nouveau groupe municipal « Un nouvel élan pour Crécy ». Au total, seize élus siègent désormais dans l’opposition et onze dans la majorité. 

Un point pour demander des subventions pour rénover la Collégiale a ainsi été refusé par une majorité des conseillers municipaux. Bernard Carouge a réagi : « Il s’agissait d’un projet primordial pour la commune, pour lequel nous avons 95 % de subvention. Le rejet est de nature à mettre en péril le bâtiment qui a besoin expressément de travaux. Une telle attitude pour faire pression sur le maire pour qu’il démissionne est profondément scandaleuse. » Pour l’opposition, la demande peut être « différée ». 

Le maire soumettra au contrôle de légalité du préfet le vote sur la baisse de ses indemnités, qui passeraient à 77 euros mensuels. 

L’opposition dénonce « l’irresponsabilité » du maire

Pour Christine Autenzio, désignée chef de file de l’opposition, il ne s’agissait pas de votes pour faire pression sur le maire pour qu’il démissionne : « On a voté pour les mesures qui touchaient des situations sociales ou délicates pour la vie de la commune. On montre que la majorité est avec nous et que le fait de nous opposer bloque le fonctionnement de la ville. Le maire doit réfléchir à l’après. » 

Marie-Noëlle Témoin-Hadey, autre élue de l’opposition, insiste sur le « manque de sérieux et de rigueur » dans la gestion du maire : « A notre demande, il a dû différer deux décisions parce qu’elles n’étaient pas documentées et argumentées. Le maire était incapable de nous expliquer pourquoi on votait certaines autres, en particulier celle qui concerne la préemption des commerces. L’idée n’est pas de bloquer pour bloquer. » La conseillère municipale rappelle que la chambre régionale des comptes à remanié soixante-deux lignes budgétaires sur cent cinquante. « On est inquiet sur la question des investissements. » 

Pour Sébastien Chimot, conseiller municipal d’opposition, le maire, en ne démissionnant pas, « n’a retenu aucune leçon » : « Il est à l’origine du blocage. Il continue à travailler dans l’amateurisme. On veut savoir ce qu’on fait de l’argent public. » 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

Voir tous les articles de Sun-Lay Tan →