Compans ► Camp de Roms : le terrain appartient à l’Etat et le maire « n’a aucun pouvoir » 

Une centaine de familles roms occupe un terrain en bordure de la route nationale 2, à Compans, et engendre de la pollution. Le maire de la commune, Joël Marion, a déclaré, vendredi 11 février, « n’avoir aucun pouvoir ». 

Joël Marion déclare : « Je n’ai aucun pouvoir en tant que maire. On a tenté d’appeler le ministère de la Transition écologique mais personne ne répond. » Le terrain appartient à l’Etat et est géré par la direction des routes d’Ile-de-France (Dirif) qui dépend du ministère de la Transition écologqiue. 

Pourtant, aux problèmes humanitaires s’ajoute celui de la pollution. Les ordures s’amoncellent et des objets ramassés s’entassent. Une fumée noire émane quotidiennement du camp, visible par les riverains et par les automobilistes qui empruntent la nationale 2 et la départementale 212.  

Les familles seraient arrivées entre octobre et décembre dernier. Elles sont originaires de Roumanie et sont venues en France pour « gagner un peu d’argent avant de retourner au pays pour construire leur maison ». Il s’agit du troisième camp installé sur le terrain depuis 2014. Le premier a été évacué, laissant près de 1 200 tonnes de déchets et une facture de 250 000 euros pour leur enlèvement, le deuxième a brûlé le 31 août 2021. On dénombre actuellement cent cinquante constructions illégales sur le site. 

En novembre, une tentative pour faire évacuer le camp, menée par la sous-préfecture de Meaux, a échoué, au motif que, pour procéder à une évacuation, la loi impose d’informer les occupants en amont. La procédure n’aurait pas été respectée. Le ministère de la Transition écologique a saisi la justice, mercredi 15 décembre. 

Lundi 7 février, le maire a écrit au gouvernement pour faire part de sa colère « au regard de l’abandon de l’État face à ses responsabilités en matière de salubrité, de sécurité publique et d’absence de moyen donné pour y faire face, à la collectivité locale de Compans. »

Joël Marion constate « plusieurs manquements graves des services de l’Etat, tant sur le plan humain que sur le plan matériel et écologique au sujet d’un camp de Roms qui s’amplifie de jour en jour avec environ six cent cinquante personnes sous le couloir aérien de l’aéroport Charles-de-Gaulle… Un énorme bidonville en bord de route sur un terrain propriété du ministère de la Transition écologique à quelques mètres d’un site seveso ». 

Dans son courrier, le maire réclame des dotations afin de compenser les dépenses déjà engagées par la commune en matière de propreté, de sécurité et d’actions sociales. Comme il le rappelle, le village dépense chaque année 15 000 euros pour nettoyer les déchets sauvages dont la quantité devient de plus en plus importante, d’autant que les Roms se font payer par des entreprises du bâtiment peu scrupuleuses pour que celles-ci viennent décharger au camp, matériaux et pneus. A Compans, la population grandissante de Roms s’ajoute à une communauté de gens du voyage d’environ cent cinquante personnes installée illégalement dans la zone industrielle.

Le courrier complet envoyé par le maire aux députés et sénateurs 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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Une réflexion sur « Compans ► Camp de Roms : le terrain appartient à l’Etat et le maire « n’a aucun pouvoir »  »

  1. Bonjour,
    Je suis la personne qui vous ai envoyé ces photos.
    Vous êtes les seuls à ma connaissance à les avoir diffusées …au moins une…
    Et je vous en remercie .
    Pourtant elles ont été envoyés , BFM,CNEWS,FRANCE TV, Valérie Pécresse, l’écolo Jadot,notre député Kokouendo, Préfecture de Seine et Marne,Journal la Marne et Mairie de Compans.

    Il est vrai que malheureusement ce n’est qu’un camp parmi tant d’autres.
    Pas un des candidats à la présidentielle n’osera prendre position sur cela.

    Thierry

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