Serris ► [Vidéo] Cérémonie du 11 novembre : le devoir de mémoire n’a pas d’âge

La cérémonie en deux temps, entre le bourg et l’hôtel de ville, s’est déroulée à Serris pour célébrer l’armistice du 11 novembre 1918. De nombreux jeunes figuraient dans le public, marquant le caractère intergénérationnel de la commémoration.

Une commémoration en deux temps, créant un pont entre le passé et le présent d’une ville cosmopolite en plein développement, a rassemblé les habitants, à Serris, jeudi 11 novembre. Un cortège s’est formé dans le bourg pour aller rendre hommage aux « morts pour la France », puis des discours ont été prononcés sur le parvis de l’hôtel de ville, dans le nouveau centre-ville. Costumes d’époque avec l’association Adahmo, cornemuses d’Iron Piper, fanfare de Lagny… les organisateurs et le maire, Philippe Descrouet, ont voulu plonger le public dans le contexte, rendre vivants des souvenirs qui peuvent évoquer une histoire lointaine pour les plus jeunes.

Les jeunes ont d’ailleurs été actifs dans le déroulé de la cérémonie. Des membres du conseil municipal des enfants et des jeunes ont lu des lettres de poilus et ont porté les gerbes de fleurs avec les élus. Des représentants de l’Epide (Etablissement pour l’insertion dans l’emploi) de Montry ont entonné la Marseillaise et déposé une gerbe de fleurs au monument aux morts.

Avant de commencer son discours, Philippe Descrouet s’est tourné vers les jeunes : « Tout ce qu’on fait aujourd’hui, ces commémorations, ce devoir de mémoire que l’on a, on le fait à la fois pour les gens qui ont donné leur vie, mais aussi pour que vous, vous compreniez la chance que vous avez de vivre dans un pays aujourd’hui épargné par la guerre. Mais à tout moment, le monde est ainsi fait, cela peut revenir. Merci d’être présents. »

A son tour, Jean-Francois Parigi, président du Département, a déclaré : « C’est à vous qu’on doit transmettre le témoin ; nous-mêmes, on l’avait reçu de nos grands-parents, de nos parents. Notre département a été particulièrement touché par la première guerre mondiale. Pas une famille n’a été épargnée, il ne faut jamais oublier. »  Patricia Lemoine, députée, a expliqué : « Cette cérémonie est  une rencontre générationnelle extrêmement importante. Le souvenir doit continuer de se perpétuer. Le défi que nous avons devant nous est de faire en sorte que nos enfants, nos jeunes, nos petits-enfants n’aient pas à connaitre les méfaits d’une guerre. »

Dans le public, trois jeunes gens ont assisté dans un silence solennel à la cérémonie, Camille, 13 ans, son frère Clément et un ami de ce dernier, Matthieu, tous deux âgés de 20 ans et étudiants en économie. Pour eux, être là est « un devoir de citoyen que tout le monde devrait accomplir ». Ils avouent même être déçus qu’il n’y ait pas plus de monde. Matthieu déclare : « C’est une manière de remercier les gens qui se sont battus pour que l’on soit en paix aujourd’hui. On a l’impression que cela se perd et c’est dommage. » Son ami ajoute : « Ne jamais oublier : on n’est pas à l’abri que cela recommence. On le voit avec les tensions géopolitiques en ce moment. Des hommes se sont battus pour la liberté de la France, de leur pays, pour la démocratie. On leur doit bien au moins cela. »