Magny-le-Hongre ► [Vidéo] Un parent d’élève et son chien guide d’aveugle n’ont pas pu entrer dans l’école

Enrique Paton, parent d’élève de l’école Charles-Fauvet, à Magny-le-Hongre, s’est vu refuser l’entrée dans l’établissement pour une réunion des parents d’élèves. Il est famille d’accueil pour l’éducation de chiens guides d’aveugles. Magjournal l’a rencontré, samedi 25 septembre. 


 

Enrique est famille d’accueil de chien guide d’aveugle depuis deux mois. Swift, un labrador de 3 mois, doit rester un an dans sa famille et l’accompagner dans tous ses déplacements pour le préparer à jouer son rôle d’accompagnant une fois adulte.

Le chien est reconnaissable par son harnais et Enrique possède une carte spécifique. Le matin de la réunion des parents d’élèves, jeudi 23 septembre, Enrique a pris les devants et a signalé via le carnet de liaison qu’il viendrait à la réunion, accompagné de Swift. La réponse est venue de l’inspectrice d’académie qui a répondu « non ». Dans l’après-midi, Enrique et son épouse, Sophie, se sont déplacés à l’inspection académique de Serris pour rencontrer l’inspectrice. Ils ont été reçus par une assistante qui a invoqué l’hygiène et le protocole pour expliquer la décision. 

Enrique se base sur l’article 10 de l’ordonnance du 26 septembre 2014 qui dispose que l’accès aux transports, aux lieux ouverts au public, ainsi qu’à ceux permettant une activité professionnelle, formatrice ou éducative est autorisé aux chiens guides d’aveugles ou d’assistance accompagnant les personnes titulaires de la carte Mobilité inclusion portant les mentions “invalidité” et “priorité”. 

A 18 heures, Enrique s’est tout de même rendu à la réunion avec Swift, mais s’est trouvé bloqué par deux policiers municipaux. Les agents lui ont notifié l’interdiction d’entrer et ont appelé Véronique Flament-Bjarstal, maire de Magny-Le-Hongre, pour se faire confirmer l’ordre.Aurélie, représentante des parents d’élèves, déclare : « Des parents se sont étonnés de la présence de la police municipale devant l’école à 17 h 45. J’ai prévenu les autres parents élus et nous sommes une dizaine à nous être rendus à l’école en soutien à Henrique. Nous avons donc assisté à la scène du refus. » Elle souligne la solidarité des parents d’élèves qui sont venus pour négocier son entrée et qui n’ont pas compris cette décision. Pour finir, Enrique est reparti, ne voulant pas envenimer la situation et créer des tensions autour de l’école. 

La mairie, quant à elle, explique qu’elle a suivi la décision d’interdiction de la direction de l’établissement et de l’inspection académique : « Ce n’est pas le maire qui décide qui entre dans un établissement public de l’Education nationale. » La municipalité a indiqué « n’avoir pas plus d’information que cela, n’étant pas sur place au moment des faits ». 

Contactée, l’inspection d’académie explique que sa décision s’appuie sur une jurisprudence, stipulant que « l’école n’est pas un lieu ouvert au public ». Deux interprétations de la loi coexistent ici. Cela peut paraître comme un épiphénomène, mais toute une communauté s’est retrouvée secouée par le refus.