Saint-Pathus ► [Vidéo] Crise sanitaire, privations de liberté : pour le maire, les gens n’en peuvent plus et les mairies peinent

 

Privations de liberté, baisse de moral, activités associatives à l’arrêt, pertes d’emploi, baisses de revenus, inquiétude, anxiété… : pour le maire, « avec les confinements et couvre-feu, les gens n’en peuvent plus ». En outre le manque de moyens accordés par l’Etat fait peiner le fonctionnement économique des mairies. Entretien avec le maire, vendredi 22 janvier.

Comme un moteur dans lequel s’est glissé un grain de sable et qui se met à toussoter et à crachotter, les mesures de l’Etat pour lutter contre le Covid, et plus particulièrement les privations de liberté, endommagent le moral des habitants. Dans sa commune, Jean-Benoît Pinturier ressent les effets néfastes des confinements et du couvre-feu auprès de la population. Enervement, séparations, anxiété… pour lui, l’action des maires et leur proximité avec les habitants sont la raison pour laquelle la société « ne dévisse pas ».

Il explique : « On aurait explosé depuis longtemps si les maires ne faisaient pas le tampon entre l’Etat et la population. La difficulté, c’est qu’au bout d’un moment il faut avoir quelques moyens ou du moins avoir de la confiance de la part du gouvernement. Or, nous n’avons aucun des deux éléments. Par exemple, le préfet nous oblige à une étude environnementale qui fait perdre un an et demi aux constructions. On est d’accord qu’il faut protéger les espaces naturels, mais en attendant on aura des drames et des gens à la rue parce que je n’ai pas de quoi les loger. En même temps, le préfet me demande de faire des logements sociaux parce que je n’ai pas le quotat… C’est insoluble. A notre niveau, celui des maires, on essaye de trouver des solutions pour tout, de ‘bidouiller’ parce qu’on n’a pas de moyens… Les mairies sont les seuls organismes en France qui n’ont rien touché pour faire face au Covid… Nous n’avons eu qu’une petite aide de remboursement pour quelques masques achetés entre le 12 mai et le 12 juin, soit 12 000 euros qu’on va toucher… on ne les a pas encore eus. Sur le budget annuel, on sera à peu près à 80 000 euros de dépense en masques, gel hydroalcoolique, blouses, marquage au sol et tout le petit matériel qui a servi pour le Covid. Et je ne parle pas du chômage partiel qu’on doit éponger dans sa totalité. »

L’année prochaine, la commune aura moins de capacité à investir, et c’est là que le maire attend l’Etat « au tournant ». Pour relancer l’économie, Jean-Benoît Pinturier espère avoir de « vraies » subventions et que l’Etat aidera les collectivités à réinvestir, pour faire travailler les entreprises « d’ici ».