Seine-et-Marne ► Coronavirus : les supermarchés ont été pris d’assaut

 

Les clients se sont rués vers les supermarchés et les hypermarchés, lundi 16 mars, quelques heures avant l’annonce du confinement de toute la France par le président de la République. La Seine-et-Marne n’est pas épargnée par le phénomène.

Les mêmes scènes ont été observées aux abords des enseignes de grande distribution, lundi matin : des clients derrière leurs caddies amassés devant les portes d’entrée avant l’ouverture ; à l’intérieur, des rayons vidés, de  longues queues devant les caisses. Ils étaient nombreux à vouloir prendre leurs précautions lorsqu’ils ont appris qu’Emmanuel Macron allait annoncer le confinement à domicile. 

Jean-Christophe, un habitant de Bussy-Saint-Georges, décrit : « Il y avait une heure de file d’attente devant le Carrefour Market. C’est incroyable ! » Des clients en sont même venus aux mains. Une vitrine a été brisée. 

A la Ferté-sous-Jouarre, on observait, lundi : « Les clients se jettent sur les rayons, les caddies sont pleins. C’est la razzia chez Leclerc et à Intermarché à Sept-Sort. » 

A Magny-le-Hongre, l’enseigne Casino a décidé de réserver l’accès aux personnes de plus de 65 ans et au personnel soignant, entre 7 h 30 et 8 h 30. A Torcy, les clients du centre commercial devaient scrupuleusement respecter une distance d’un mètre entre-eux, ce qui a allongé la file d’attente. 

En fait, la ruée sur les supermarchés a commencé la semaine dernière, et particulièrement le week-end. Jessica*, chargée de l’approvisionnement des rayons dans un hypermarché, indique : « Nous sommes bien approvisionnés, ce n’est pas la peine de faire d’immenses stocks comme pour le papier toilette, nous n’en manquerons pas. Si certains rayons sont vides, c’est parce que les clients en prennent plus que d’habitude, ce n’est pas parce que nous ne sommes pas livrés. Si tout le monde n’en avait pas pris autant en même temps, nous n’en manquerions pas dans les rayons. »

A Meaux, vendredi, chez Leclerc, la police municipale a dû intervenir quand deux femmes se sont battues pour attraper le dernier paquet de pâtes du rayon. 

Joseph*, chez Leclerc à Mareuil-lès-Meaux, lundi, indiquait, le caddy plein de papier toilette : « Je fais des courses de papier toilette pour ma fille qui habite à Paris. Elle n’en trouve plus du tout, alors je vais faire un aller-retour pour lui en apporter. »

Des scènes similaires se produisent ici et là, dans des villes différentes. La frénésie du stockage n’a pas seulement gagné la région mais la France entière et même jusqu’à l’autre bout de la planète, comme en Australie où, là aussi, l’achat de denrées alimentaires et de produits de première nécessité rend les clients frénétiques.

 

*Les prénoms ont été changés

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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