Brou-sur-Chantereine ► Conseil municipal : le maire demande à la police d’évacuer la salle, le public reste et entonne la Marseillaise

A nouveau, le conseil municipal de Brou-sur-Chantereine a été agité, mardi 18 décembre. Le maire, Antonio de Carvalho, a requis l’intervention de la police nationale pour faire évacuer le public de la mairie, mais celle-ci ne l’a pas fait.

Pourra-t-il y avoir, un jour, un conseil municipal serein et apaisé à Brou-sur-Chantereine ? Ils se succèdent et finiraient même par se ressembler, s’ils ne montaient à chaque fois un peu plus d’un cran dans la tension. Celui de mardi soir, en tout cas, a encore dressé le maire contre les élus de l’opposition, mais aussi des habitants qui lui reprochent de ne pas avoir été à la hauteur lors des inondations de juin.

Un refus de communication

Le point numéro 4 inscrit à l’ordre du jour et portant sur la mise en place du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a mis le feu aux poudres. Les élus du groupe Rassemblement de la gauche et des écologistes ont demandé au maire de leur communiquer les noms des conseillers qui ont été retenus pour y siéger, mais ce dernier a refusé.

Les quatre élus du groupe d’opposition présents ont décidé de quitter la table du conseil pour aller s’asseoir parmi le public. Patricia Petit a malgré tout demandé au maire de lire les questions diverses à la fin du conseil, tandis que des ricanements ont fusé dans la salle.

Le public entonne la Marseillaise

Antonio de Carvalho a alors fait voter à son équipe la possibilité de poursuivre la séance, mais à huis clos. Nicole Martin, élue de l’opposition, lui a aussitôt fait remarquer qu’un huis clos ne pouvait se décider en plein milieu de séance, mais au début.

Pour toute réponse, le maire a demandé aux agents de la police municipale de faire vider la salle, mais personne n’a bougé de son siège et le public s’est mis à entonner la Marseillaise. « Si l’on doit me faire sortir, ce sera par la force » a déclaré Patricia Petit, campée sur sa chaise. Les agents ont été contraints d’appeler le commissariat de Chelles.

Une patrouille de la Bac (Brigade anti-criminalité) a été dépêchée sur les lieux, suivie quelque temps après de Laetitia Berkane, commissaire de Chelles en personne, qui revenait d’une manifestation des gilets jaunes. La commissaire a eu une discussion à l’extérieur avec Patricia Petit et Stéphanie Barnier et a reconnu qu’il n’y avait aucune raison de faire évacuer les habitants, au grand dépit du maire.

Le conseil a finalement été reporté.