Roger Marion ► « La lutte antiterroriste manque d’analyse humaine »

La vidéo en deux parties

Part 1 : https://youtu.be/WuFO_AmHX4Q

part 2 : https://youtu.be/EFUXnRUkYSE

Le préfet, Roger Marion, est venu à Serris, mercredi 8 mars, pour raconter son passé d’ancien chef de la division nationale antiterroriste lors d’une conférence-débat sur le thème « Terrorisme international : quelle(s) réponse(s) des démocraties occidentales face à ce danger ».

Avant d’être le patron de la DNAT, Roger Marion a fait l’essentiel de sa carrière à la police judiciaire. L’homme fort de la lutte antiterrorisme a dévoilé les coulisses des affaires qui ont marqué la fin du XXe siècle, du GIA (Groupe islamique armé) à l’assassinat du préfet Erignac en Corse. « Nous sommes heureux de recevoir dans notre commune un grand préfet, un homme exigeant et de caractère » a insisté Philippe Descrouet, le maire de la commune.

Lors de son intervention, l’auteur du livre, Raisons d’Etat, préfacé par Jean-Pierre Chevènement, a dressé l’historique et l’évolution de la lutte contre le terrorisme depuis l’instauration des juridictions spéciales, aux nouvelles lois. Ainsi, « la notion de sûreté de l’Etat a été supprimée. Désormais, un acte terroriste est une entreprise individuelle ou collective de nature à troubler l’ordre public par l’intimidation et la terreur » a expliqué , Roger Marion, également consultant sur BFMTV.

Pour l’ancien préfet, les éléments constitutifs d’un acte terroriste sont une action violente aveugle (une bombe dans le métro pour tuer un maximum de personne) ou ciblée (la rédaction de Charlie Hebdo), un chantage (pour faire plier un gouvernement ou une organisation par des enlèvements ou des exécutions) et une publicité (tout attentat est revendiqué).

« Comment mieux lutter contre le terrorisme ? Il faut du renseignement, identifier les réseaux et interpeller les individus. Nous avons un retard de moyens et de méthodes. Il nous manque l’analyse humaine comme le fait la DGSE par des sonorisations d’appartement ou de véhicules, des écoutes téléphoniques ou la vérification des « fadettes » (factures détaillées) » analyse l’ancien enquêteur.