Compans ► Le maire : « Nous ferons tout pour garantir la continuité du service public »

 

Communiqué de Joël Marion, maire de Compans, mercredi 29 avril – 

Depuis début mars, la municipalité, ses élus (d’hier et d’aujourd’hui) n’ont de cesse comme toutes les communes de France et de Navarre d’apporter leur aide et leur expérience, tirées de la crise H1N1 de 2009. 

Immédiatement, nous avons ressorti nos stocks de masques et de gels hydroalcooliques, réinstallé notre protection en plexiglass à l’accueil de la mairie et activé notre plan communal de sauvegarde en lien avec l’épidémie.

Nous nous sommes recroquevillés sans jamais nous enterrer. Les services indispensables à la continuité du service public comme la propreté, la collecte des déchets, la police municipale, l’entretien des locaux, les espaces verts, le CCAS, l’accueil de la mairie et certains services transversaux ont jusqu’à ce jour, poursuivis leur travail chaque jour. La présence des agents étant assurée tous les matins. D’autres ont pu continuer à exercer à distance en télétravail, comme la communication et l’enfance. Enfin, près de la moitié des agents est restée confinée à ma demande. Cette logique prudentielle, nous permet aujourd’hui de pouvoir compter pour les prochains jours, d’une relève fraiche et reposée qui attend son tour.

Nous assurons toutes les tâches essentielles : l’action sociale, l’urbanisme, le règlement des mandats et l’encaissement des recettes, le suivi des enterrements et des cérémonies religieuses. Nous avons reporté les mariages et les locations de salles. Nous préparons le budget 2020 et assurons le suivi des commandes en cours. 

Malheureusement, nous avons dû annuler par prudence toutes les festivités jusqu’à fin août. Ainsi, le feu d’artifice du 14 juillet n’aura pas lieu cette année. J’espère que nous pourrons sauver notre brocante début septembre !

Après l’intervention du Premier ministre à l’Assemblée nationale le 28 avril, nous apprenons que le 11 mai, seules les crèches, les écoles maternelles et élémentaires seraient ouvertes. La reprise scolaire qu’il avait préconisée le 11 mai était dans tous les esprits. Après cette intervention, Je demeure inquiet et me trouve donc dans l’incapacité d’en délivrer l’organisation ! Toutes les conditions sécuritaires et sanitaires ne sont toujours pas remplies à mes yeux. La commune a prévu pourtant un masque de protection pour chaque agent, les institutrices et les enfants – bien que pour eux, visiblement, cela ne soit pas obligatoire. Un protocole de traitement des salles et de l’école est réfléchi, mais, est-ce que cela sera suffisant ? Pour les enfants en collège, cela serait réalisé le 18 mai avec des masques, pour les lycées professionnels d’abord, il faudrait donc attendre le 2 juin ?

Le premier ministre a souhaité se donner jusqu’au 7 mai pour arrêter définitivement sa stratégie. Je serai donc attentif à l’évolution possible qui pourrait venir. J’imagine que la question liée à l’évolution même de l’épidémie et du traitement des personnes atteintes sera dans la balance. En clair, tout peut encore évoluer ! Et pourtant, c’est dans ce contexte plutôt brouillé que les élus locaux devront se débrouiller ? 

Les parents des enfants devraient en grande majorité retourner au boulot pour relancer l’économie mise à mal. Partout, ils y sont invités, pressés. Ne pourrait-on évaluer, au moins d’ici là, le nombre de familles monoparentales, de couples qui vont se trouver forcément en difficulté ? Tout le monde ne peut télé-travailler. L’état doit prendre en charge ces situations. Les communes et les départements n’auront pas la capacité de répondre à tous les problèmes de proximité qui ne vont pas manquer de se poser.

Quid des personnes qui seront malades et des personnes qui les auront croisés ? Au-delà de ce qu’on peut en penser, qui sera en charge de gérer les brigades d’inventaires des situations locales qui vont être créées ? Que deviendront les enfants de ces familles, s’il faut, à nouveau confiner ces personnes à domicile ou à l’hôtel, loin de chez eux ? Et comment nos anciens vont-ils vivre ce confinement quasi imposé, sans pouvoir bouger et rejoindre pour beaucoup, leur villégiature d’été habituelle. Je ne comprends pas bien. Alors qu’on doit reporter les mariages, on rouvrirait les petits musées ! Mais, c’est quoi un petit musée ?

Les parents devront donc voyager pour se rendre à leur travail respectif, dans des métros, RER, trains à 70% environ disponibles, où un siège sur deux serait supprimé. Ils seront donc forcément debout masques à masques, très loin des distances sanitaires obligatoires. Comment, dans ces conditions, ne pourrait-il pas y avoir une relance de l’épidémie et un confinement à nouveau nécessaire devant la recrudescence du nombre de malades ?

Je note, trop de tergiversations malheureuses, de contradictions, d’erreurs et d’incohérences de l’État. Cette situation malheureuse n’a pu que conduire à lasser et fragiliser les décisions pourtant nécessaires à prendre ! C’est bien dans ce contexte que nous avons pris la décision de fournir des masques, des blouses, des gants, des sur chaussures, des gels hydroalcooliques, aux personnels soignants de la commune ou aux Companais qui interviennent dans le milieu de la santé en dehors de Compans, aux professions les plus exposées, à nos anciens et aux personnes fragiles. Nous avons pu y compris doter en partie, différents partenaires comme la police nationale et les infirmières de Gressy. Le  Département et la Région nous ont remis du matériel à remettre aux personnels et aux commerçants. Toutes les collectivités territoriales contribuent à fournir les matériels de protection indispensables. 

Pour nos anciens et les personnes fragiles, la municipalité à l’aide du CCAS a mis en place un service de livraison à domicile des courses alimentaires et des médicaments, ainsi que la mise en place de portage des repas avec l’aide du SIRESCO, s’ils le souhaitaient. Ainsi nous avons triplé notre portage à domicile en direction des anciens !

Afin de poursuivre la protection de la population, la municipalité a passé commande de masques lavables certifiés conformes aux normes AFNOR pour permettre à tous les Companais d’être équipés avant le déconfinement progressif, prévu le 11 mai. A cet effet, un kit sanitaire dans un sac en jute comprenant : un savon de Marseille, une dose de solution hydroalcoolique et un masque, sera distribué prochainement par les élus à chaque Companais. Nous avons également lancé un appel aux couturières et couturiers bénévoles pour la fabrication de masques alternatifs aux normes AFNOR. La commune met à disposition une salle, le tissus et les accessoires nécessaires.

Chaque jour suffit sa peine, sans doute devrons nous changer d’attitude, de rythme de vie, d’habitude peu respectueuse des autres, de la nature et de notre environnement. Cette période n’a pas empêché de devoir faire face à de nombreux actes d’incivisme, malheureusement. Plusieurs plaintes ont été déposées par la commune et des dizaines d’amendes ont été dressées ! 

Malgré tout, il est à saluer l’effort du plus grand nombre, pour respecter les gestes barrières indispensables. Gageons, en tout cas je l’espère de tout cœur, que nous aurons tous beaucoup appris dans cette période de confinement imposée. Je reviendrai dans quelques temps, si l’on m’en donne l’occasion, sur ce que je voudrais dire concernant cette période traversée depuis février et la colère que je souhaite aujourd’hui encore retenir !

Il est clair que l’heure est à l’accompagnement de nos concitoyens qui ont peur pour leurs enfants, pour leurs familles et pour eux-mêmes ! Nous ferons tout pour garantir la continuité du service public, il n’y a pas encore si longtemps tant décrié et tant moqué ! 

C’est dans ce contexte de grande pénurie de moyens humains et matériels, organisée par les différents gouvernements qui se sont succédés depuis des années, que les personnels soignants font face à la situation avec grand courage ! Au nom de toute notre communauté, je veux ici les remercier et les saluer bien bas !

Oui, toute cette période sera longuement étudiée et vous verrez que nous sommes loin de la coupe aux lèvres, puisque tant que le vaccin n’aura pas été découvert, tout reste possible. Affaire à suivre