Idées de lecture ► BD : quand les mémés prennent le pouvoir de l’humour

 

Un scandale, une analyse psy, un trésor et des petites vieilles très amusantes.

 
 
« Les cinq de Cambridge »
Le scandale politique au sein d’un groupe d’agents doubles a secoué la société bien ordonnée britannique d’après-guerre. Une manière de regarder l’histoire à l’ombre des cercles d’intellectuels pour les cinq qui font face à la montée des régimes totalitaires. Toutes les histoires racontées dans un même album font de la BD un livre de référence par son récit mais aussi par les dessins qui donnent le ton à la saga historique.
D’Olivier Neuray et Valérie Lemaire, intégrale, 152 pages, 29 euros, paru le 3 février, Casterman.
 
 
 
« Après la psy, le beau temps »
Un titre diablement amusant avant d’entrer dans une analyse légère certes mais bien menée pour comprendre ce qui se passe sur le divan. Le dessin est sobre, presque enfantin, mais se fond parfaitement dans la découverte de la psychanalyse. Emilie a 30 ans, institutrice avec un mal qui s’est instauré en elle. On va la suivre dans la thérapie bien racontée avec des références analytiques qui sortent du récit pour mieux y faire entrer le lecteur. Une sorte de séance gratuite pour découvrir un monde troublant avec une histoire de vie normale.
Emilie voit quelqu’un, d’Anne Rouquette et Théa, 216 pages, 24,90 euros, Fluide Glacial.
 
« L’Or du bout du monde »
La chasse au trésor a attiré depuis toujours les aventuriers avides d’argent et dévoreurs d’espaces nouveaux. Laureen s’évade de sa condition de domestique irlandaise pour se lancer dans la ruée vers l’or disparu des Incas en s’enfonçant dans les forêts de l’Equateur. Le danger est bien là mais la volonté de récupérer son fils abandonné à l’orphelinat est la plus forte. Un album haut en couleurs avec un équilibre parfait entre le dessin et les textes.
Tome 1 Laureen, Philippe Esnos, Jérôme Félix et Xavier Delaporte, 56 pages, 15,90 euros, paru le 3 février, Grand Angle.
 
« Les mémés »
On ne peut crier qu’au génie en dégustant toutes les histoires de mémés qui n’ont pas leur langue dans le sac de commissions. C’est féroce, mais diablement tendre. Sylvain Frécon s’en donne à cœur joie en soulignant les petits travers verbaux de dames d’un certain âge. Cela décape du sol au plafond mais avec une justesse de ton qui donne la banane, à condition de ne pas glisser dessus comme une lettre à la poste.
De Sylvain Frécon, 96 pages, 9,90euros, paru le 3 février, Fluide Glacial.