Varreddes ► Marguerite Rousseaux, l’ancienne maîtresse d’école, s’est éteinte

 

Marguerite Rousseaux n’est plus. L’ancienne maîtresse d’école de Varreddes s’est éteinte samedi 19 octobre, à l’âge de 84 ans. 

Marguerite Rousseaux est décédée à l’hôpital de Meaux. Malgré toute la force qu’elle a déployée pour prendre le dessus sur le cancer, la maladie a eu raison d’elle en quelques mois.

Institutrice à la retraite, elle a exercé à l’école du village pendant trente-sept ans. C’est dire si un nombre impressionnant d’enfants de la commune, depuis devenus adultes et même grands-parents, sont passés dans sa classe et ont fait partie de son histoire. Malgré la retraite, elle aimait reconnaître et échanger quelque nouvelle avec ses anciens élèves, toujours contente d’en croiser dans son quotidien, au détour d’un magasin ou d’une visite en mairie.

Marguerite était aussi l’épouse de l’ancien président du journal La Marne, Jacques Rousseaux, décédé en 2008, et bien évidemment la belle-fille du président fondateur, Marc Rousseaux, également disparu. Plus récemment, elle se faisait un devoir de partager Magjournal dans le village et aimait porter les journaux dans ses points de distribution, le garage Trudon-Bos, ou bien au restaurant Le Cadran Solaire, ou encore en mairie, comme chez ses voisins.

Octogénaire fringante, elle croquait toujours la vie à pleine dents et avait conservé l’activité sportive dont elle était fière, la natation. Plusieurs fois par semaine, elle effectuait ses longueurs de bassin en dos crawlé à la piscine du Parc Frot à Meaux. « C’est absolument nécessaire pour mon dos, et ça me fait énormément de bien, et s’il y a un rayon de soleil qui passe à travers les vitres, c’est le paradis » disait-elle régulièrement.

Une personnalité

Son énergie lui a permis aussi de profiter de ses petits-enfants et plus récemment de ses quatre arrière-petits-enfants. Elle mettait un point d’honneur à fêter les anniversaires de chacun chez elle, préparant un repas de fête pour la famille.

Personnalité pétulante et affirmée, elle ne manquait jamais un mot d’humour. Elle aimait la vie, rêvant parfois devant sa télévision au gré des chansons de Bécaud, le seul chanteur qui trouvait la vraie grâce à ses yeux… peut-être aussi parce qu’elle lui trouvait un air de son mari qui lui manquait tant. 

Avec lui, « Jacky », elle a fait partie intégrante de l’histoire de La Marne, a vu et connu tout le monde à Meaux et dans la région. Elle prenait la relève quand il fallait apporter le repas à l’équipe, chaque semaine, pendant la journée continue des jours d’impression du journal. Avec lui, elle aimait aussi partir en voyage, particulièrement attirée par le Maroc et l’Egypte car elle était férue des civilisations et un puits de science dans lequel s’entremêlaient ancienne Egypte, histoire de France, Grèce et Rome antiques… parmi toutes ses incommensurables connaissances. Elle suivait Jacky aussi en Irlande où il allait pêcher. Ce pays-là lui plaisait, parce qu’elle était avec lui. 

Pour beaucoup, parmi son entourage et ceux qui l’ont connue, elle représentait les souvenirs d’enfance, de jeunesse, une mémoire qui gardait sans faillir la trace de leur passage sur les bancs de l’école. Elle onservait d’ailleurs précieusement toutes les photos de classe avec ses élèves.

Elle aurait bien voulu que la vie dure encore un peu. Elle répétait souvent en citant la favorite de Louis XV, Madame du Barry, sur le point d’être exécutée à la Révolution et demandant un ultime répit : « Encore une minute monsieur le bourreau. »

Déjà elle nous manque, à nous ses enfants, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, certains un peu jeunes pour comprendre mais qu’on entend fredonner des chansons qu’elle leur a apprises : « Les petits poissons qui vont dans l’eau, nagent nagent nagent… » ou bien « Bateau sur l’eau… »

Ses obsèques se dérouleront au temple protestant de Meaux, vendredi 25 octobre à 10 h 30, et l’inhumation au cimetière de Varreddes.